CDC Biodiversité a publié le 11 décembre 2014 BIODIV’2050 n5 sur le thème « Biodiversité et économie urbaine ».
Cette publication permet de soulever des questions intéressantes que nous avons rapporté ci-dessous :
Questions à Laurent PIERMONT, Directeur de la Mission Economie de la Biodiversité
• Les espaces verts sont-ils favorables à la biodiversité ?
Oui, à la condition que les espaces verts ne soient pas trop fréquentés, ce qui n’est pas le cas à Paris par exemple.
• Peut-on construire sans nuire à la biodiversité ou même en la favorisant ?
Oui, dans un espace déjà urbanisé.
• Peut-on soutenir le coût d’espaces verts non bâtis (infrastructure verte) dans la ville ?
Oui, si cet espace vert représente une valeur immatérielle (ex : augmentation de la valeur d’un bien immobilier à proximité d’un parc) et si les organismes qui en ont supporté le coût peuvent en tirer une rétribution financière.
Questions à Nathalie BLANC, chercheur au laboratoire Dynamiques Sociales et Recomposition des Espaces
• Quand a-t-on commencé à parler de la nécessité d’introduire la nature en ville pour des raisons écologiques ?
A partir du début des années 2000.
• La nature en ville répond à la tension matériel/immatériel
En effet, nos modes de vie actuels nous poussent à évoluer dans un environnement largement immatériel d’interconnexions et de réseaux (ordinateurs, Internet...). Si l’on analyse le discours autour de la nature, il semble permettre de mobiliser du concret et du tangible et donc de répondre à cette tension.
• Continuités écologiques, unicité du territoire et brassage vert
Face au fractionnement du territoire, y compris social, l’idée d’une continuité écologique qui se concrétise via la trame verte et bleue permet finalement de repenser l’unicité du territoire grâce à la question de la nature. C’est une dimension tout à fait intéressante d’un point de vue sociologique. J’ai travaillé, par le passé, à la délégation interministérielle de la ville et la création paysagère de connectivités végétales était déjà censée traverser les cités et les quartiers difficiles, de façon
à créer du lien social. Nous retrouvons finalement cette idée de « brassage vert ».
Questions à Jacques SOIGNON, directeur du Service des Espaces Verts de la Ville de Nantes
• Ville dense, espaces verts et toitures végétalisées
Dans une ville dense où la surface d’espaces verts par habitant est faible, la pression sociale et d’usage sur les espaces verts par les citadins est trop forte pour traiter des questions de biodiversité. Dans ce cas-là, les toitures végétalisées offrent une alternative aux parcs et jardins pour accueillir une biodiversité fonctionnelle.
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