Le 30 novembre dernier, une truffe a été trouvée par Frédéric Madre, chercheur au Centre d’écologie et des sciences de la conservation (Muséum/CNRS/UMPC) et co-fondateur de l’entreprise Topager, sur la toiture végétalisée de l’hôtel Mercure à Paris, au pied de la Tour Eiffel.
« Nous avons trouvé cette truffe lors de travaux de plantation de houblons en creusant le sol. Elle était entre 15 et 20 cm de profondeur auprès des racines d’un charme », explique-t-il à l’AFP.
Il a immédiatement contacté les spécialistes de ce champignon à l’Institut de Systématique, Évolution et Biodiversité (Muséum/CNRS/EPHE/UPMC) qui a identifié une Tuber brumale. Cette espèce est comestible mais ce n’est malheureusement pas la truffe noire, en latin Tuber melanosporum si appréciée des gourmets.
Le Muséum National d’Histoire Naturelle (MNH) écrit dans un communiqué : « Cette découverte souligne la méconnaissance actuelle des écosystèmes urbains et soulève plusieurs questions : Comment ce champignon est-il arrivé là ? Quelles sont les conditions micro-climatiques particulières qui lui ont permis de se développer, au pied même de la tour Eiffel ? Est-ce un bon indicateur de la santé environnementale de l’écosystème parisien ? ».
Le champignon s’est développé « au pied d’un charme » ce qui est possible puisqu’il existe des charmes truffiers, explique le journal Libération.
Selon Marc-André Selosse, de l’Institut de Systématique, Évolution, Biodiversité, on ne rencontre cette truffe qu’en climat méditerranéen, mais le sol et l’exposition du toit de l’hôtel ont réussi à reproduire ces conditions. Pour ce spécialiste, « cela pourrait se reproduire », et il se peut même que l’on puisse cultiver des truffes sur les toits de Paris annonce le journal Futura Sciences.
D’après le MNH, cette étonnante découverte prouve que les toitures végétalisées représentent « des écosystèmes à fort potentiel pour la biodiversité urbaine ».
Lire le communiqué de presse du MNH
Avec le soutien financier de :
