35 : Les APN et Rennes Métropole ensemble pour la compensation

Les associations de protection de la nature (APN) rennaises aident Rennes Métropole à définir des mesures de compensation pour la biodiversité

En 2007, Rennes Métropole s’est lancée dans un grand projet d’utilité publique : la construction du Métro Ligne B de Rennes.

L’étude d’impact du projet a révélé que la faune allait être impactée par le projet et notamment une espèce protégée : le Grand Capricorne (Cerambyx cerdo) puisque le projet impliquait de couper de nombreux arbres dans lesquels la présence du coléoptère était avérée.
En accord avec la doctrine "Eviter, Réduire, Compenser" du Ministère de l’Écologie, du Développement Durable et de l’Énergie (MEDDE), le bureau d’étude missionné pour rédiger l’étude a proposé des mesures pour éviter au maximum les impacts, réduire les impacts résiduels (qui n’ont pu être évités) et les compenser par des actions en faveur de la biodiversité.

Télécharger la doctrine ERC du MEDDE

Parmi les mesures de compensation d’impacts sur les habitats d’espèces protégées annoncées en 2013 figuraient des acquisitions foncières de parcelles favorables aux espèces impactées, la restauration/renforcement des corridors écologiques, la pose de nichoirs pour les espèces vivant dans un espace boisé, l’accompagnement paysager du viaduc, et la réalisation d’une mare.

Lire le résumé non technique de l’étude d’impact du projet de Métro Ligne B à Rennes

Mais qu’en est-il aujourd’hui de la mise en place des mesures de compensation pour la biodiversité, deux ans après le début des travaux commencés fin 2013 ?!

Rennes Métropole a sollicité les écologues qui travaillent pour les associations rennaises de protection de la nature (Bretagne Vivante, la LPO Ille-et-Vilaine, "Eau et rivières de Bretagne", "La Nature en Ville"...et d’autres) pour qu’elles participent bénévolement à des groupes de travail visant à améliorer la pertinence des mesures de compensation. En effet, les naturalistes qui travaillent dans ces associations connaissent très bien les spécificités locales de leur territoire et détiennent des données sur la faune et la flore collectées patiemment sur le terrain par des passionnés depuis de nombreuses années.

Les naturalistes réunis autour de la table ont notamment demandé à ce que les plantations d’arbres (destinées à compenser les 1000 arbres abattus dans le cadre du projet) soit faites de façon à renforcer les corridors écologiques formés par les haies de bocages et non sur les prairies.
Les chiroptérologues (experts chauve-souris) demandent aujourd’hui à Rennes Métropole d’améliorer la pertinence des mesures en faveur des chiroptères.

En 2013, Thierry Courrau, le responsable communication de la Semtcar : la Société d’Economie Mixte des Transports Collectifs de l’Agglomération Rennaise (SEMTCAR) avait annoncé que l’ensemble des préconisations de l’écologue en faveur de la biodiversité se chiffraient à « plus d’un million d’euros ».

Lire l’article

S’il n’est pas sûr qu’un tel budget soit effectivement débloqué pour la biodiversité, on peut constater que les associations locales ont répondu présentes pour s’assurer que les actions qui seront affectivement mises en place soient adaptées aux besoins de la faune et de la flore locale.

La LPO suit avec intérêt les efforts de Rennes Métropole en matière de compensation pour la biodiversité alors que la France a encore beaucoup d’effort à faire en la matière comme l’expliquait l’Union International pour la Conservation de la Nature (UICN) en 2011.

Lire la publication de l’IUCN

Lire la fiche technique de la DEB sur le calcul des mesures compensatoires :

Lire la fiche technique de la DEB sur des exemples de mesures de réduction et de compensation :

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