Murs et façades végétalisés

La végétalisation des façades fait référence à des jardins ou écosystèmes verticaux, plus ou moins artificiels, conçus comme éléments esthétiques de décor, œuvres d’art ou éléments d’écologie urbaine. La façade végétalisée correspond aux plantes grimpantes accrochées par elles-mêmes au mur ou via une structure de soutien. Le mur végétal est une paroi élevée parallèlement au mur du bâtiment qui peut être revêtue d’un élément porteur, ou d’un support pour la végétation, d’un système d’irrigation ainsi que de la végétation elle-même. Il peut servir d’isolant thermique mais aussi d’isolant acoustique et joue un rôle en matière de micro-climat et de qualité de l’air. Il sert aussi de refuge et de source de nourriture pour la faune locale.

Technique mise en œuvre :

La végétalisation d’un mur peut se faire soit à partir du sol directement, les racines de plantes grimpantes y puisant leur nourriture et l’eau, soit en intégrant la flore au bâtiment, via des balconnières, des jardinières ou des systèmes plus complexes de murs végétaux.

Structure type d'un mur végétalisé

Façade végétalisée

Les façades végétalisées sont construites à partir de plantes grimpantes qui peuvent se diviser en trois catégories :

  • les plantes ligneuses qui se soutiennent elles-mêmes en se palissant contre un mur comme par exemple les rosiers grimpants (Rosa canina, Rosa rugosa)
  • les plantes grimpantes qui ont besoin d’un support tel que les arbrisseaux à tiges flexibles
  • les plantes grimpantes qui ont leurs propre système de fixation tel que :
    • des racines crampons comme le lierre (Hedera helix), la bignone (Campsis grandiflora) ou l’hortensias grimpant (Hydrangea petiolaris)
    • des ventouses comme la vigne vierge (Parthenocissus quinquefolia)
    • des vrilles comme une autre vigne vierge (Parthenocissus tricuspidata).

Les structures de soutien des plantes grimpantes peuvent être constituées de bois, de câbles et de fils de fer, de plastique, de fibres de verre ou encore de cordes, formant des systèmes de fixation et de portance multiples, afin d’obtenir une bonne répartition du poids des plantes.

Mur végétalisé

Il existe trois différents types de murs végétalisés :

Favoriser la biodiversité

Substrat

Les murs végétalisés présentent une problématique différente des toitures végétalisées en terme de substrat. Le substrat idéal doit avoir une grande capacité de rétention d’eau sans perte de volume dans le temps, des caractéristiques antibactériennes et inodores, un pH naturellement acide. Il doit aussi être efficace comme isolation thermique et résistant. Le substrat d’origine locale ne réunit pas toujours ces caractéristiques. On privilégiera alors l’utilisation de sphaignes présentant de bonnes propriétés : elles ne se tassent pas facilement, résistent grâce à leurs fibres, n’ont pas besoin d’être désherbées et restent propres et inodores.

Végétaux choisis

La plantation doit être variée et constituée si possible de végétation locale afin de convenir à la biodiversité alentour.

De plus, les plantes grimpantes utilisées sur les façades végétales doivent répondre aux critères suivants :

  • constituer des espaces de repos et de nidification pour l’avifaune et des gîtes hivernaux pour les insectes par l’utilisation par exemple d’une végétation épaisse et enchevêtrée,
  • être une source de nourriture pour les oiseaux et les insectes : la végétation devra produire du nectar et des fruits, les plantes à floraison tardive ou précoce étant très avantageuses.

Enfin, les végétaux choisis ne doivent pas nécessiter un arrosage et une fertilisation permanente et doivent tenir compte des conditions climatiques du site d’installation.

Entretien

Il faut éviter d’opérer sur la façade pendant les périodes de nidification (de mars à juillet) ou les périodes de froid hivernal (périodes de gel) pendant lesquelles la végétation sert d’abri à de nombreux invertébrés. De plus, on limitera l’utilisation de l’eau et de produits phytosanitaires pour l’entretien de la végétation.

Avantages / Inconvénients
confort thermique coût
confort acoustique problématique due à l’humidité (salissures, court-circuit) et aux risques incendie
esthétique extérieure nécessité de protection des murs contre les dégradations potentielles par les racines notamment pour les murs maçonnés à la terre ou à la chaux hydraulique.
continuité de corridor écologique en ville
diminution du nombre de collisions d’oiseaux contre les façades d’immeuble en réduisant la transparence et la réflexion du verre

Urbanisme Bâti et Biodiversité

Avec le soutien financier de :

Conseil Régional d’Aquitaine

Fondation Gecina