Bien que non inscrite au référentiel officiel, cette « 15ème cible » a été développée afin d’inscrire clairement la préoccupation de préservation de la biodiversité de manière plus importante, aussi bien dans la démarche HQE (Haute Qualité Environnementale) que dans le champ de l’architecture.
Concrètement, l’objectif est de créer des espaces d’accueil pour la biodiversité directement dans et sur le bâti et de les intégrer aux trames vertes urbaines plus globales. Cela passe par l’application de quatre principes d’application de cette 15ème cible : la prise en compte de la complexité des écosystèmes, leur autonomie, la compensation de la perte de biodiversité liée au projet (dette écologique) et la sécurité pour l’homme et la faune.
Détournée du vocable énergétique, la construction à biodiversité positive est un concept d’architecture environnementaliste ayant pour ambition de favoriser une implantation de la biodiversité dans et sur le bâti. Dans l’absolu, cette biodiversité doit être égale ou supérieure à celle, existant avant la construction. Cet objectif, en favorisant l’implantation d’une biodiversité locale et ainsi en permettant une complexité des interactions, n’est pas uniquement quantitatif (nombre d’espèces) mais aussi qualitatif.
Lorsqu’on parle d’architecture et de biodiversité, il s’agit de saisir dans quelle mesure il est possible d’accueillir sous son toit des petits mammifères, insectes, oiseaux, fleurs, mousses... En premier lieu, il s’agit de s’interroger sur les qualités permettant à cette petite faune et à la flore de s’installer spontanément sans porter préjudice à la qualité de l’architecture et au confort de vie.
Deux points principaux doivent être réunis, sans lesquels l’objectif de conjuguer architecture et biodiversité sera probablement inatteignable :
Derrière l’absence de nocivité des matériaux, il y a la notion de matériaux sains. Celle-ci se retrouve de plus en plus au cœur des préoccupations des acteurs de la maîtrise d’ouvrage, qu’elle soit privée ou publique et prend, au fil des années, une place toujours plus importante dans les projet de construction. La prise en compte de la biodiversité invite à aller encore plus loin en se préoccupant aussi de la qualité des matériaux d’enveloppe : vêtures, enduits...
Concernant la notion de porosité, elle est à envisager à toutes les échelles. De l’échelle microscopique (un trou infime peut permettre la germination d’une graine de coquelicot dans un sol ou la ponte d’un insecte dans un mur en pisé), à l’échelle de la cavité (un retrait dans un mur peut servir de reposoir à un oiseau, ou encore de nichoir si le volume de la cavité le permet). On voit assez bien ici que les choix en termes de structure et de matériaux de finition en passant par les techniques d’isolation interfèrent invariablement avec la notion de porosité de l’enveloppe extérieure. Il convient par ailleurs d’envisager cette porosité avec des prolongements vers les abords des bâtiments comme un écosystème à part entière.
Longtemps ignorée ou masquée par les consommations colossales de nos constructions, l’énergie grise se rappelle à notre vigilance. De quoi s’agit-il ? C’est toute l’énergie qui est mise en œuvre pendant la vie d’un matériau, d’un objet, d’un équipement, d’un édifice... Autant dire, l’analyse de son cycle de vie, de sa constitution, jusqu’à son recyclage...
L’analyse montre qu’à budget équivalent, la volonté d’un maître d’ouvrage, d’un concepteur et des entreprises, permet de réduire de 30 % la quantité d’énergie grise d’une construction.
Cette analyse du projet de construction en tant que « système » invite à un rapprochement avec le concept d’écosystème. Elle introduit une appréhension globale de l’implantation d’un habitat dans son milieu invitant à un nécessaire croisement d’approches, de compétences et de connaissances.